L'installation est constituée d'une structure en aluminium de 1,8m de hauteur portant quatre rangées horizontales d’afficheurs placés à hauteur des yeux. La structure circulaire est subdivisée en huit modules, qui sont assemblés pour constituer un anneau d’un diamètre de 3,40 mètres contenant un total de 512 afficheurs. La face extérieure de l’anneau montre le mécanisme des afficheurs mis à nu, les circuits imprimés et de petites LED affichant les caractères formés par les afficheurs alphanumériques sous forme d'un code Morse visuel, tandis que l'anneau intérieur révèle les caractères en pleine rotation. L’installation repose sur une technologie hybride, entre numérique et analogique, développée et réalisée par LAb[au] permettant de contrôler la mécanique des afficheurs, avec leurs caractéristiques visuelles et sonores uniques. Pour pénétrer dans l'installation, le spectateur doit s’abaisser, il doit s’engager pour se plonger dans le centre sonore et visuel immersif et être exposé au sens et non-sens de l'information l’entourant.
Les afficheurs sont des ready-mades de l'ère pré-numérique, avec un mode de fonctionnement séquentiel, qui ont façonné notre imaginaire dans le domaine de l'information et de la mobilité globale. Malheureusement, ces panneaux d’affichages ont aujourd'hui presque entièrement disparu de la sphère publique, ce pourquoi l'installation rappelle ces qualités sonores ainsi que cette esthétique alphanumérique afin de créer une installation immersive. L'installation est basée sur des processus numériques génératifs produisant un flux continu d'informations sonores et visuelles comme une description, partielle mais toujours cohérente, de l'état « globalisé » de notre monde et de sa mobilité croissante.
Le rapport signal-bruit est une mesure utilisée pour quantifier la proportion d'un signal qui a été perdue en devenant bruit ; c’est un rapport qualifiant l'information entre utile et non utile dans la transmission de données. Le titre de l'installation est donc autant emprunté à l'univers sonore qu'aux théories de l'information. Dans ce cas, le signal est le silence (arrêt) et le bruit, celui des afficheurs en rotation.
Les afficheurs sont constamment en rotation, mais tournent à une vitesse variable selon les limitations de puissance de calcul de l'algorithme sous-jacent, analysant dans le labyrinthe de l'information, l'apparition d'un mot - égal - sens. Si par hasard, un mot anglais de trois lettres ou plus est trouvé dans le dictionnaire, les afficheurs respectifs se mettent à l’arrêt pendant plusieurs itérations, ce qui à son tour, modifie le motif sonore.
Le flux aléatoire de mots confronte le visiteur avec une infinité de significations ; le but n’est pas de se limiter à un seul message ou histoire, mais de rendre possible l’émergence d’associations illimitées.
La question de l'extraction du sens, de l’émergence de significations illimitées dans la combinaison aléatoire, ou d'une séquence d’associations hasardeuses mais malgré tout toujours logiques, implique le visiteur dans l'espace infini de l'information. L'installation circulaire invite le visiteur à plonger dans une composition sonore - visuelle en plein centre du processus de calcul d'une machine auto-poétique.
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